Le baromètre du numérique 2022 est arrivé (et il n'a PAS un goût de banane) !
L’édition 2022 du baromètre du numérique (publié en janvier 2023) nous amène à formuler certains constats et quelques questions, qui peuvent aussi intéresser les parents. L’étude porte sur la première année “normale” après les perturbations liées à la Covid-19, et permet d’obtenir des éclaircissements quant à la réalité des changements qu’ont connus les usages numériques des jeunes.
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Le premier constat, c’est que cette numérisation à marche forcée approfondit le fossé qui séparait déjà les techno-compatibles (qui s’estiment en mesure d’en tirer profit), des techno-éloignés qui semblent ne pas vouloir ou pouvoir s’y insérer, certainement parce qu’ils s’estiment en position d’en devenir les victimes.
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Les techno-compatibles (plus diplômés / aisés) sont encore une fois ceux qui profitent le plus de ce changement en ayant recours à des plateformes de vidéos à la demande payantes, qui leur permettent de s’extraire de la pression publicitaire des médias sociaux et médias traditionnels.
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Une évolution marginale des habitudes numériques de la jeunesse qui pourrait annoncer des bouleversements plus amples. Désormais banalisés, le smartphone et les réseaux sociaux semblent moins attrayants pour une petite partie des 12 - 17 ans, qui restent toutefois majoritairement des utilisateurs enthousiastes de ces outils. Leurs usages des médias sociaux seraient ainsi plus maîtrisés, avec un recours facilité aux outils de signalement et au paramétrage des comptes.
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En parallèle, de plus en plus de jeunes semblent préférer l’utilisation d’ un ordinateur pour se connecter à Internet. C’est une bonne nouvelle, puisque ces terminaux sont plus pédagogiques et permettent de mieux paramétrer, maîtriser et protéger ses usages.
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En abandonnant plus ou moins complètement la télévision, les jeunes choisissent désormais les contenus audiovisuels ainsi que comme les moments et contextes de consommation.
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Le jeu-vidéo confirme son statut de pratique culturelle qui traverse les générations et démontre également sa capacité à offrir des apprentissages informels valorisables dans d’autres secteurs, tant en termes de socialisation (présentielle ou distancielle) que de compréhension / maîtrise des procédures et de la sociabilité en ligne.
Cette nouvelle étude permet de 5 axes d’accompagnement pour les parents qui souhaitent aider leurs enfants à se saisir le mieux possible de cette généralisation du numérique :
1
Aider sa progéniture à se faire confiance dans les mondes numériques, pour qu’ils et elles soient capable de s’en saisir pour apprendre, formuler leurs besoins d’accompagnement et identifier des ressource utiles.
2
Expliquer aux jeunes le cadre législatif à l'œuvre pour favoriser leur autonomie dans les limites prévues par la loi.
Mais il ne suffit plus de distinguer ce qui est interdit de ce qui ne l’est pas. Il convient également par exemple de questionner le droit de collecte et d’exploitation des données par les acteurs à but lucratif d’une part et par l’administration d’autre part ; d’expliquer l’esprit de la Loi, plutôt que les peines encourues ; de distinguer un service de ceux qui en assurent la gestion, etc.
3
Aider les adolescents à repérer les stratégies commerciales des entreprises numériques, alors que la méfiance envers les algorithmes et contenus de marque semble manifestement en baisse.
4
Encourager les jeunes filles à investir le numérique.
Puisqu’année après année, étude après étude, le rapport des jeunes femmes au numérique reste différent de celui des garçons, avec une appétence et une confiance toujours en retrait de quelques points pour les aspects les plus valorisants (production de contenus, jeux vidéo) ou utiles (e-administration, auto-apprentissage).
5
Apprendre à tous les membres de la famille à réviser régulièrement leur jugement, en se tenant informés, en questionnant leurs représentations et en échangeant avec des personnes qui ne pensent pas comme eux (sans pour autant avoir tort !).
La période du Covid-19, pendant laquelle des faits scientifiques ont été présentés, validés, questionnés, invalidés, mis à jour… offre à cet égard un cadre propice pour comprendre la progression de la science et les questionnements dont elle peut faire l’objet.
