Plongez dans le metaverse avec la BD Bolchoï Arena 

© Éditions Delcourt, Bolchoï Arena, Boulet et Aseyn

Ce mois-ci est sorti le 3e tome de la bande dessinée Bolchoï Arena, signée Boulet au scénario et Aseyn au dessin. Même s’il s’agit d’un médium sur papier, la bande dessinée est aussi une bonne façon de parler de numérique. Et c’est précisément le sujet de cette série palpitante, qui fera turbiner le cerveau de vos ados.

Le Bolchoï, un monde virtuel où tout est possible

L’histoire se passe dans un futur proche. Le Bolchoï est un peu le successeur d’internet : il s’agit d’un monde en réalité virtuelle, accessible avec des lunettes toutes simples, mais regorgeantes de possibilités. Dans le Bolchoï, vous pouvez être un preux chevalier, un monstre sanguinaire, un explorateur de l’espace… tout est possible et tout le monde y est. Tout le monde… sauf Marje. Cette jeune femme n’a d’yeux que pour Titan, l’un des satellites naturels de Saturne. Elle est même en train d’écrire une thèse dessus. Lorsqu’elle apprend que le Bolchoï permet de se promener librement dans une réplique aussi exacte que possible du cosmos, elle décide de se procurer des lunettes et d’aller explorer virtuellement ce gros caillou.

© Éditions Delcourt, Bolchoï Arena, Boulet et Aseyn

Passée la joie de pouvoir fouler virtuellement du pied l’objet de ses recherches, Marje prend conscience des possibilités presque illimitées du Bolchoï. Au lieu de se remettre à ses recherches sur Titan, la jeune femme se prend de passion pour le pilotage de vaisseaux spaciaux et de combats dans l’espace. En découvrant ce monde d’aventuriers·ères, elle va aussi se rendre compte que ce qui se passe dans le virtuel a des conséquences directes dans le réel. Des conséquences politiques, économiques mais aussi sociales, qu’elle découvrira à ses dépends.

Réfléchir sur le numérique

On parle beaucoup en ce moment du metaverse: ce monde virtuel serait la suite logique d’internet, et les plus riches de la planète investissent déjà dans ce que certains considèrent comme l’avenir de l’humanité. Les auteurs, Boulet et Aseyn n’ont pas attendu que Facebook renomme son groupe Meta pour imaginer les conséquences d’un tel outil dans notre monde.

Entendons-nous bien : Bolchoï Arena n’est pas une critique du numérique. C’est plutôt une projection de ce qu’il pourrait devenir, et de comment il pourrait influer sur la vie de l’humain·e moyen·ne. Pour les lecteurs·ices adolescent·es, c’est l’occasion de réfléchir sur le rôle du numérique dans la vie quotidienne, et comment il pourrait l’impacter dans le futur.

Parce que si le Bolchoï a des conséquences négatives dans la société imaginée par les deux auteurs, il est aussi vecteur d’une quantité de choses positives. Grâce à lui, les personnages peuvent développer leur passion voire même en vivre, rencontrer de nouvelles personnes, et partager des choses nouvelles avec leur entourage. Chacun·e peut endosser l'avatar de son choix pour devenir ce qu’il ou elle rêvait d’être.

© Éditions Delcourt, Bolchoï Arena, Boulet et Aseyn

Bolchoï Arena, à la fois malin et palpitant

Avec son trait hybride, à mi-chemin entre la bande dessinée européenne et le manga, Bolchoï Arena fait appel à une multitude de références et parlera aussi bien aux parents qu’aux enfants. Les parents seront ravi·es d’y reconnaître des références à Akira ou encore Yoko Tsuno, là où les enfants penseront à Minecraft par exemple, pour le côté libre du Bolchoï. Attention cependant : la série manipule des notions un peu complexes, c’est pourquoi elle est à conseiller plutôt aux ados à partir de 14 ans. En-dessous, ils·elles risquent de décrocher face aux dialogues assez denses, surtout dans le 3e tome.

© Éditions Delcourt, Bolchoï Arena, Boulet et Aseyn

Mais plus on avance dans l’histoire, plus on réalise la richesse de l’univers imaginé par Boulet et Aseyn. Le premier tome se termine avec un coup de théâtre assez fou, et le duo parvient encore à nous surprendre à la fin des tomes 2 et 3. Bolchoï Arena est assurément la BD à proposer aux fan de jeux vidéo : ils ou elles y retrouveront les scènes d’action et le vocabulaire qui font toute l’identité de ce médium, ainsi que tout un tas de réflexions intéressantes sur la place du numérique dans notre société. Les 3 premiers tomes sont disponibles chez Delcourt, la série en comptera 5 en tout. Et pour encore plus s'immerger dans le sujet, la BD se complète d'une application pour la lire en réalité augmentée !

Précédent
Précédent

Votre ado adore Fortnite ? Et si il était e-sportif ?

Suivant
Suivant

La lumière bleue : une question de point de vue